vendredi 7 juin 2013

Djokovic a un bien meilleur style jeu pour lutter contre Nadal

Ce matin, la suite des commentaires de François Godbout sur les Internationaux de France.

«Selon moi, l’affrontement Nadal-Djokovic pourrait être l’un des faits saillants de l’année en tennis. Le Serbe a un bien meilleur style de jeu qu’un Federer ou un Wawrinka pour faire face à Nadal. D’abord, Djokovic aime les balles hautes et avec son revers à deux mains il peut les rabattre avec puissance. Puis, je suis émerveillé par son jeu de position. Il est agressif du fond de terrain, c’est-à-dire qu’il se place très près de la ligne de fond, donc il est en position offensive. Beaucoup de joueurs se positionnent à 10 pieds de la ligne de fond, mais pas Djokovic. De plus, il y a une belle économie d’énergie dans son jeu, car il joue la balle où elle arrive ; il ne cherche pas nécessairement  à contourner la balle pour la frapper avec un coup droit ou un revers. De plus, Novak n’a pas peur de déposer des amortis, stratégie essentielle s’il espère vaincre le roi de la terre battue.»

«Par contre, comment ne pas favoriser Nadal sur cette surface et comme je le mentionnais son coup droit me semble encore plus puissant qu’auparavant. Ce sont deux joueurs très intelligents et on aura probablement droit à un beau duel.»

«L’autre de demi-finale entre Tsonga et Ferrer, c’est un coup de dé, elle peut aller d’un côté comme de l’autre. Après avoir crucifié Federer, Tsonga semble avoir une belle confiance. Quel joueur puissant! Par contre il peut manquer de constance. L’appui de la foule pourrait faire la différence, surtout contre David Ferrer, un joueur coriace, qui s’accroche et qui ne donne rien à ses adversaires.»

«L’histoire de cette quinzaine jusqu’à maintenant est l’exploit de Tommy Robredo. C’est inimaginable qu’il ait remporté trois matchs consécutifs alors qu’il perdait deux manches à zéro. Pour moi, son exploit est plus grandiose que celui de Henri Cochet qui avait également fait une telle remontée en 1927 à Wimbledon, car c’est beaucoup plus difficile à accomplir sur la terre battue.»

«Le match Haas-Isner a été un délice. Quelle détermination de la part de ces deux guerriers. Haas ne s’est pas découragé et il a finalement capitalisé sur le 13e point de match! Chapeau à Isner qui s’est accroché, spécialement lors de ce magnifique bris d’égalité lors de la quatrième manche.»

«Également je tiens à dire à quel point nous sommes chanceux d’être les témoins de la carrière de Roger Federer. Atteindre les quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem pour une 36e fois consécutive, c’est fantastique. Quel beau joueur de tennis! Une merveille! Il a su dominer avec un revers à une main parfait, alors qu’il faisait face à une armée de joueurs avec des revers à deux mains.»

«Chez les dames, la finale opposera Maria Sharapova à Serena Williams. Deux points que l’on sous-estime chez ces joueuses. Serena est bien plus rapide que l’on croit, elle semble lourde, mais elle est très agile et très rapide dans ses déplacements. Sharapova est très dangereuse en pleine course pour rejoindre les balles à bout de bras et dans cette situation, elle peut sortir des coups gagnants.»

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Grand ambassadeur du tennis au Québec, François Godbout a fait une brillante carrière dans ce sport pendant plus de 20 ans. Gaucher au style élégant, adepte du service à la volée, il a représenté le Canada comme membre de la coupe Davis de 1959 à 1964 et de nouveau en 1969. Sur la scène internationale, il a vaincu plusieurs excellents joueurs comme Dennis Ralston, François Jauffret, Bob Hewitt et Arthur Ashe. Durant de nombreuses années, il était parmi les 10 meilleurs joueurs au Canada et a été le dauphin de Robert Bédard.

Très impliqué, François Godbout a été président de la Fédération de tennis du Québec de 1969 à 1971 puis de Tennis Canada de 1985 à 1987. Conseiller juridique du comité organisateur des Jeux olympiques de Montréal en 1976, il a été également membre du conseil de l’Association canadienne de 1978 à 1985. Il fut intronisé au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 1994.

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