mercredi 8 août 2012

Mon expérience olympique - Bruny Surin


Dans le dernier de notre série d’article sur nos champions, Bruny Surin nous parle de son expérience olympique.

Il a débuté l'athlétisme en saut en longueur et c'est dans cette épreuve qu'il participa aux Jeux de Séoul en 1988. Suite à des blessures répétitives à la cheville, il se tourne vers le sprint où il s'impose comme l'un des meilleurs au monde au cours de 1990. Son palmarès est éloquent : médaillé d'or en salle aux championnats du monde en salle en 1993 et en 1994, multiple médaillés aux Jeux panaméricains et aux Jeux du Commonwealth, vice-champion du monde au 100 mètres (1995 et 1999) et double champion du monde au 4 x 100 mètres relais (1995, 1997).

Bruny Surin a été intronisé au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 2004.

Comment s'est déroulée votre qualification pour les Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d'embûches en cours de route vers votre expérience olympique?

« La sélection olympique est une période de grand stress pour un sportif. En athlétisme, il fallait se classer parmi les deux ou trois premiers, selon l’épreuve, lors de la sélection olympique canadienne qui avait lieu quelques semaines avant les Jeux. On a pu le voir cette année, il y avait six Canadiennes qui avaient le standard « A » au 100 mètres haies et lors de la sélection nationale, la médaillée des Jeux de 2008, Priscilla Lopes-Schliep ne s’est pas taillée une place pour aller à Londres. C’est très cruel. »

« En 2000, j’ai subi une blessure qui m’a ensuite nui lors des Jeux de Sydney. C’est le risque de vivre les sélections en athlétisme. »

Quelle est la sensation de participer aux cérémonies d’ouverture?

« J’ai participé aux cérémonies à Séoul en 1988 et à Barcelone en 1992. C’est une expérience qui est très positive pour un athlète. Par contre, c’est très exigeant, car on doit attendre de longues heures avant de défiler dans le stade. Mais vivre ce moment magique est très spécial. À Atlanta en 1996, j’ai pris la décision de ne pas y participer. »

Quel est votre plus beau souvenir et moins beau souvenir des Jeux?

«  Le plus beau moment de ma carrière, et ce n’est pas directement relié aux Jeux, c’est arrivé à Séville en 1999 quand j’ai remporté la médaille d’argent aux championnats du monde avec un temps de 9,84. C’est l’aboutissement d’un rêve de courir le 100 mètres plus rapidement que mon idole, Carl Lewis. Aux Jeux olympiques, mon plus beau souvenir est la médaille d’or au relais 400 mètres alors que nous avons battu les Américains chez eux, à Atlanta. »

« Quelques jours avant de remporter cette médaille d’or, j’avais vécu une grande déception quand j’ai été éliminé en demi-finale du 100 mètres. Également en 2000, j’avais subi une blessure lors de la sélection olympique canadienne et cette déchirure ligamentaire à la cuisse m’a empêché de me donner à ma pleine mesure à Sydney. La douleur était grande, moralement et physiquement. »

À qui ou à quoi pensiez-vous avant de monter sur le podium lors de la cérémonie de remise des médailles?

« Quand je suis monté sur le podium à Atlanta, j’ai eu une tonne de souvenirs qui se sont bousculés dans ma tête.  J’ai pensé à l’époque où j’étais « ti-cul » à Haïti. J’avais le cœur qui me débattait parce que mon rêve d’enfance d’être champion olympique s’était réalisé. »

Comment votre expérience olympique vous a aidé dans votre après-carrière d'athlète?

« Le sport et la compétition nous donnent une confiance en soi. Pour être un athlète de haut niveau, on doit avoir une grande discipline et de la persévérance. On doit avoir un plan, pour l’athlète c’est un plan d’entraînement pour l’année et avoir cette capacité d’apporter les ajustements nécessaires en cours de route. J’ai appliqué cela dans ma carrière sportive et je le fais maintenant dans le monde des affaires. Ce que le sport m’a appris, c’est quand on traverse des moments difficiles ou de découragement, on se reprend en main et se retrousse les manches pour travailler encore plus fort. »

Comment allez-vous vivre les Jeux olympiques de Londres?

« Je suis à Londres pour couvrir les épreuves d’athlétisme pour RDS. Je vais vivre des grands moments d’athlétisme, j'en  suis convaincu. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire