lundi 9 juillet 2012

Mon expérience olympique - Lucie Guay


Après Pierre Saint-Jean, Guylaine Bernier et Pierre Harvey, c'est maintenant au tour de la kayakiste Lucie Guay de nous parler de son expérience olympique.

Cette bachelière en éducation physique de l’Université d’Ottawa a connu ses moments de gloire entre 1975 et 1984. Durant ces 10 ans, Lucie Guay fut membre de l’équipe nationale participant à sept championnats du monde et à dix championnats canadiens.

Athlète accomplie, elle a participé aux Jeux du Canada disputés à Chicoutimi en 1983 en ... racquetball! La même année, elle fut triple médaillée d'or en kayak à la coupe du Commonwealth disputée en Écosse.

Lucie Guay aura été une athlète rayonnante de santé et de persévérance et demeure une conférencière recherchée pour la promotion de l’activité physique et du mouvement olympique.

Elle fut intronisée au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 1998.



Comment s'est déroulée votre qualification pour les Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d'embûches en cours de route vers votre expérience olympique?

« Je ne connais pas d’athlète qui n’ont pas eu des embûches pour réaliser leur rêve olympique. Ma première tentative pour faire l’équipe olympique a été pour les Jeux de Montréal en 1976. J’aurais pu faire l’équipe, mais on m’a plutôt désignée comme remplaçante. Une expérience très difficile quand les Jeux sont à la maison. Une déception, mais j’étais jeune et on me disait que ma carrière était devant moi. »

« J’étais bien décidée à me qualifier pour les Jeux de 1980. Je me suis entraînée à fond de 1976 à 1980 et j’étais membre de l’équipe olympique. Quand on a appris que les États-Unis boycottaient les Jeux de Moscou et que le Canada allait faire de même, ce fut un mauvais cauchemar, le pire moment de ma carrière. Comme tout notre horaire était organisé pour les mois menant aux Jeux de Moscou, on a continué nos activités comme si de rien n’était. Notre équipe de kayak s’est retrouvée dans un coin perdu de la Pologne pour un camp d’entraînement de trois semaines. Imaginez l’atmosphère, on côtoyait et on s’entraînait avec l’équipe polonaise qui s’en allait aux Jeux. »

« De nouveau, je recommence à m’entraîner pour un cycle de quatre ans avec Los Angeles dans la mire. Pour les Jeux de 1984, les quatre premières kayakistes au pays allaient être invitées et depuis 1980 j’étais toujours parmi les meilleures, mais il restait la formalité de la qualification. Lors de la course de qualification, j’étais très malade souffrant d’une amygdalite et j’ai pris la huitième place. Quelle catastrophe! Heureusement, il y avait une deuxième course quelques jours plus tard et je l’ai gagnée. J’avais enfin mon billet pour les Jeux olympiques. »

Quelle est la sensation de participer aux cérémonies d’ouverture?

« Je n’ai pas eu la chance de participer à la cérémonie d’ouverture en 1984. Comme les épreuves de kayak étaient disputées dans la dernière semaine des Jeux, alors l’équipe canadienne effectuait sa préparation dans le nord de la Californie. Pour participer à la cérémonie, il aurait fallu prendre l’avion et comme une cérémonie peut être très épuisante (taxant) physiquement pour les athlètes, alors nos entraîneurs ont décidé que c’était préférable de ne pas y aller. Alors on a écouté à la télévision. J’ai quand même versé une petite larme. »

Comment était la vie dans le village olympique?

« Les compétitions de kayak avaient lieu au Lac Casitas, près de Santa Barbara. On n’habitait pas au grand village olympique, il y en avait un autre et il était quand même loin du site de compétition. Comme nos courses étaient très tôt le matin, nos entraîneurs ont préféré nous installer dans un motel tout près du site de compétition. »

Quel est votre plus beau souvenir et moins beau souvenir des Jeux?

« Évidemment, ma plus grande déception est le boycott canadien des Jeux olympiques de Moscou. Pour des raisons politiques, des sportifs étaient privés de vivre leur rêve. »

« Parmi mes plus beaux souvenirs, il y a bien sûr la médaille de bronze que l’on a remportée en K-4. Mais il y a aussi, la cérémonie de clôture des Jeux de Los Angeles. Le fait d’entrer dans le stade olympique et de partager cette grande fête avec des athlètes de partout dans le monde, ce fut un moment inoubliable. »

« Un autre moment spécial pour moi a été mon retour à Montréal et mon arrivée à l’aéroport. De partager ma joie avec ma famille et les membres de mon club. Surtout après une absence de plusieurs semaines à parfaire notre entraînement à l’étranger. »

À qui ou à quoi pensiez-vous avant de monter sur le podium lors de la cérémonie de remise des médailles?

« Après avoir remporté notre médaille de bronze, les choses ont été tellement vite. On passe le test antidopage, on change nos vêtements. L’ambiance est électrique, la foule est bruyante, la musique est à tue-tête. Mais quand la cérémonie de remise de médailles débute, c’est le silence le plus total. À ce moment-là je me suis dit, je dois savourer chaque seconde, chaque instant. Je me sentais transportée. Je pouvais enfin dire mission accomplie. »

Comment allez-vous vivre les Jeux olympiques de Londres?

« Comme tout le monde, je vais suivre les Jeux olympiques de Londres à la télévision. C’est certain que je vais avoir un œil sur les compétitions de canoë-kayak, mais je vais suivre tous les sports. Moi ce qui m’accroche c’est le côté humain des Jeux. Chaque athlète a son histoire, quelque chose à partager. J’adore les reportages sur les athlètes, sur leur préparation, leur vie d’athlète. Moi les Jeux olympiques me font chavirer, c’est le cas de le dire. »

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