mercredi 3 février 2010

Série olympique, patinage de vitesse courte piste

Par Paul Foisy

Le patinage de vitesse

Les compétitions de patinage de vitesse sur courte piste seront présentées les 13-17-20-24 et 26 février 2010 au Pacific Coliseum. Il y aura des compétitions individuel hommes (500 m, 1000 m, 1500 m), individuel femmes (500 m, 1000 m, 1500 m) et à relais chez les hommes (5000 m) et les femmes (3000 m).



Le patinage de vitesse sur courte piste se déroule sur une piste ovale de 111,12 m, sur une patinoire de hockey de taille internationale. Parce que les virages sont serrés, les patineurs peuvent avoir de la difficulté à conserver le contrôle. L'aire de glace est définie à l’aide d’un système de coussins « sans panneaux » qui augmente la sécurité des athlètes en raison du fait que les coussins font preuve d’une plus grande flexibilité à l’impact, comparativement au système de panneaux individuels. Les patineurs portent également des dispositifs de protection.

Les compétiteurs ne luttent pas contre le chronomètre mais entre eux. Pour les compétitions individuelles, les patineurs peuvent participer à toutes les catégories de distance. La compétition consiste en une série de courses auxquelles participent quatre ou six athlètes. Les deux premiers athlètes de chaque course se qualifient pour le tour suivant, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que quatre patineurs pour la course finale.

Les épreuves de relais pour hommes et dames se déroulent sur deux jours et comportent une demi-finale et une finale. Huit équipes de quatre patineurs plus un patineur substitut prennent part au relais. Les équipes décident du nombre de tours que chaque membre effectuera, en sachant bien que les deux derniers tours doivent être effectués par le même patineur. Il n’est pas habituel qu’un athlète fasse plus de 1,5 tour, ce qui signifie que l’on fait en moyenne de sept à huit changements de relais par athlète. Plutôt que de passer un témoin, le patineur n’a qu’à toucher au patineur suivant pour qu’il y ait échange. Cependant, pour conserver l’allure, il est plus courant de voir le patineur suivant se pencher et se faire pousser de l’arrière par le patineur précédent.

Quelques notes d’histoire sur le patinage

Au départ, le patin est avant tout un moyen de déplacement. Dans sa forme de divertissement social, le patin apparaît au Québec au début du XIXe siècle. On décèle la présence des premiers patineurs lorsque les journaux d’époque rapportent les noyades de patineurs. Par exemple, le 23 décembre 1823, le journal Le Canadien publie la triste nouvelle que le fils de I. Dufresne, un résident de Beloeil, s’est noyé en patinant sur la rivière Richelieu.

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, on offre aux patineurs d’autres alternatives que les surfaces glacées du fleuve, des lacs et des rivières. Dans les centres urbains, des entrepreneurs exploitent des « patinoirs », ronds de glace, salles à patiner et ronds à patiner. En 1856 à Québec, le Club House devient la première patinoire couverte au Québec. Trois ans plus tard, le Montreal Skating Rink est aménagé dans la métropole. En 1862, toujours à Montréal, on construit un véritable monument, le Victoria Skating Rink. Cet emplacement de deux cents pieds sur quatre-vingts et doté d'une promenade pouvant accueillir plus de 2000 spectateurs debout.


Photographie </P>
<P></P>
<P>Patinoire, port de Montréal, QC, 1876 </P>
<P>MP-1980.47.42
À partir des années 1860, on assiste à un véritable engouement pour le patinage. Une des activités les plus courues à l'époque est la mascarade. Plusieurs fois par années, des patineurs et patineuses se déguisent et s'exécutent au son de la musique jouée par une fanfare ou une bande militaire. Pour l'occasion, il n'est pas rare de récompenser les patineurs portant les plus beaux déguisements. On organise d’autres activités comme le patinage aux flambeaux, les feux d'artifice, les fêtes de glace. Cette atmosphère de fête est salutaire et plusieurs " patinoirs " sont aménagés afin de répondre à cette demande d'amusements. Dans les villes de Montréal, Québec, Saint-Hyacinthe, Ottawa, Drummondville, Hull, Rivière-du-Loup, Saint-Jean et Sorel, plus de 56 " patinoirs " ayant pignons sur rue sont recencés au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. Véritable phénomène commercial, les patinoires couvertes étaient alors construites exclusivement pour le patinage.

Le patinage de vitesse sur courte piste

Règle générale, le patinage de vitesse sur courte piste est considéré par plusieurs comme un sport jeune. Cette perception vient sans doute du fait que ce sport devient discipline olympique aux Jeux d’Albertville en 1992. Pourtant, dès le début des années 1900, des départs groupés auraient eu lieu lors de courses en patins au Canada et aux États-Unis. En 1915, Russell Wheeler, un porte couleur du Montreal Amateur Athletic Association (M.A.A.A.) remporte le premier championnat mondial de patinage intérieur. Malgré le qualificatif de « mondial », cette discipline est plutôt l’affaire des Canadiens et des Américains à cette époque.

Au cours des années 1920 et 1930, le patinage de vitesse intérieur se développe en Grande-Bretagne, au Japon, en France, en Belgique et en Australie. Avant que le patinage de vitesse intérieur n’adhère à l’International Skating Union (ISU) en 1967, des compétitions internationales se déroulent entre ces pays. Ce n’est pourtant qu’en 1976 que l’ISU homologuera des compétitions internationales. En 1981 se déroulera le premier championnat mondial de patinage de vitesse sur courte piste, appellation qui deviendra officielle trois ans plus tard.

Au Québec, la fondation du club de patinage Ste-Foy, en 1969, devient un élément déterminant de l’histoire du patinage sur courte piste. En effet, l’implication de plusieurs bénévoles dont Maurice Gagné à titre d’entraîneur et de Jean Grenier comme administrateur permet l’éclosion de cette discipline. C’est d’ailleurs sur courte piste que s’illustre d’abord Gaétan Boucher. De son côté, Jean Grenier gravit peu à peu les échelons qui le mènent au plus haut niveau du patinage. Très impliqué au niveau de l’Union internationale du patinage, il forme un comité sur le patinage de vitesse courte piste, contribuant ainsi à sa présentation comme sport de démonstration aux Jeux olympiques de Calgary en 1988. Reconnu comme discipline officielle l’année suivante, le patinage de vitesse courte piste sera présenté officiellement la première fois lors de Jeux d’Albertville en 1992.


Les actions de Jean Grenier seront motivées par une pratique intensive du patinage au Québec. En 1978, près de 55 clubs font patiner quelque 5000 membres dans les arénas du Québec. De ce lot, plusieurs athlètes tels Louis et Benoît Baril, Louis Grenier, Guy Daigneault et Robert Dubreuil parviendront à s’illustrer au cours des années 1980. À la même époque, chez les dames, il y aura Sylvie Daigle, Maryse Perreault, Louise Bégin et Nathalie Lambert.


Alors que le patinage de vitesse sur courte piste devient discipline olympique en 1992, d’autres athlètes montront sur les podiums au cours de cette décennie. En plus de Nathalie Lambert, il faudra compter, entre autres, sur la présence d’Isabelle Charest, Angela Cutrone et Annie Perreault. Chez les hommes, parmi les membres de l’équipe canadienne, les Québécois salueront les performances de Marc Gagnon, Frédérik Blackburn et Éric Bédard.

Athlètes québécois ayant participé aux Jeux olympiques en patinage de vitesse sur courte piste:

Éric Bédard, 1998, 2002, 2006
Frédéric Blackburn, 1992, 1994
Christine-Isabelle Boudrias, 1992, 1994, 1998
Isabelle Charest, 1994,1998, 2002
Angela Cutrone, 1992, 1994
Sylvie Daigle, 1992, 1994
Laurent Daigneault, 1992
Michel Daigneault, 1992
François Drolet, 1998
Marie-Eve Drolet, 2002
Marc Gagnon, 1994, 1998, 2002
Sylvain Gagnon, 1992
Amélie Goulet-Nadon, 2002
Jonathan Guilmette, 1998, 2002, 2006
Charles Hamelin, 2006,
Nathalie Lambert, 1992, 1994
Anouk Leblanc-Boucher, 2006
Jean-François Monette, 1994
Denis Mouraux, 1994
Amanda Overland, 2006
Annie Perreault, 1992-1998
Kalina Roberge, 2006
Chantale Sévigny, 1998
François-Louis Tremblay, 2002, 2006
Mathieu Turcotte, 1998, 2002, 2006
Tania Vicent, 1998, 2002, 2006.



En référence :
www.rdsolympiques.ca/figure-skating/index.html
www.vancouver2010.com/fr/
www.olympic.org/
www.speedskating.ca/index_fr.cfm
www.hickoksports.com/index.shtml
Archives du Panthéon des sports du Québec
Guay, Donald. Introduction à l’histoire des sports au Québec.

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